2 juin. Enfin !?!?

J'en connais qui ne déconfinent pas. D'autres qui ne décolèrent pas. Ce sont parfois les mêmes. Ils attendaient l'ouverture des parcs et jardins. C'est fait. Ils attendaient la levée de l'interdiction de déplacement au delà des 100 km. C'est fait.

Alors ?

Alors il y a que les jardins sont envahis parfois par d'autre espèce que des humains calmes, respectueux, propres, et masqués. Qu'on y entrepose aussi parfois des poubelles. 

Alors il y a que les trottoirs sont toujours aussi dégu......sses, que les embouteillages ont atteint des records au croisement des avenues, avec leur lot de pollution sonore et olfactive, et qu'on n'entend plus les oiseaux.

Et au milieu de ce tableau désolant, on a pu se faufiler entre les rangées de table, en bordure du flot des voitures, et admirer quelques insouciants inconscients qui se prélassaient en attendant leur buffata sur son lit de verdure à 13 € et sirotaient leur verre de blanc, en rêvant déjà à leur "apéro" du soir.

Question : d'où vient que les limonadiers se désolent à ce point de voir dégringoler leur chiffre d'affaire ?

De mémoire de pas encore trop vieille dame, il y avait dans tous les quartiers de Paris le bistrot du coin où les habitués du petit noir sur le zinc se retrouvaient pour reconstruire le monde. Le bistrot durait une vie, celle de l'auvergnat qui léguait l'affaire aux jeunes montés à la capitale. Puis, les vieux zinc ont été détruits pour glisser des banquettes en peau de velours sous des murs blanchis et des photos du temps jadis dans des salles agrandies. Cela n'a pas suffi. Il leur fallait aussi la rue. Un bout de trottoir, puis deux rangées de tables, puis un autre rang, un peu plus large, un peu plus long.

Jamais assez, jamais contents. Maintenant, ce sont les rues qu'ils veulent, les rues piétonnes, les places des villes. 

Et sinon ? Sinon, la mort de George Floyd, ce noir de Minneapolis tombé sous le genou d'un policier blanc, crée des émeutes en Amérique, cet adolescent aborigène d'Australie malmené par des policiers, fait monter l'inquiétude à Sydney, et les sans-papiers à Paris font la course poursuite avec les voltigeurs motorisés de la police française. 

Une nouvelle succède à une autre. Tout redeviendrait comme avant ?