Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

Vous avez dit Confinement ?

Résumé du début de l’épisode : 

à la demande générale de Catherine qui s'ennuie)

 

En décembre, nous ne savions pas encore que si nous marchions autant depuis le début du mois (le 5 décembre), grâce à la grève générale des transports contre la réforme des retraites, c’était pour nous former à une discipline presque militaire, et pour dépenser l’énergie que nous allons devoir contenir pendant un mois ou deux. 
Pendant ce temps, à Wuhan, en Chine, une saleté sortie d’on ne sait où, allait faire trembler le monde. Et moi, le 31, je vomissais symboliquement l’année écoulée en même temps que les antibiotiques avalés pour une pharyngite.

Le 10 janvier 2020, la pleine lune est en cancer, très émotive, au point de s’éclipser un moment. Grâce à une reprise partielle des métros, bus et trains, le 19 janvier, nous filons prendre l’air pendant trois jours à Trouville, dans un hôtel complètement vide, au grand dam du patron. A Paris, E. Macron est exfiltré du théâtre des Bouffes du nord, un incendie attaque le restaurant La Rotonde. Bonne ambiance…

 

1 - Journal du confinement.

Le 25, 3 cas de coronavirus sont déclarés en France, le défilé de l’an chinois à Paris est annulé. C’est l’année du rat de métal qui débute, un rat charmant, débrouillard, ambitieux et rusé, qui va avoir besoin de quelques idées de génie. Les villes chinoises sont mises en quarantaine, des constructions d’hôpitaux sont programmées en urgence.
L’état d’urgence sanitaire est décrété par l’OMS le 30 janvier.

En février, nous suivons l’évolution du coronavirus dans le monde, chez les Chinois confinés, et chez nos voisins italiens dont tout le pays est placé en quarantaine.
29 février, «  y a qu’à pas baiser » : débat houleux sur la libération sexuelle. On ne s’embrasse pas, on ne se touche pas, mais les chaises sont encore installées en relative proximité. Débat intéressant et animé. Conflit de génération ? C’est ce que prétendent les filles de science-po qui quittent la salle, suivies de peu par l’intervenante pro prostitution. Non, conflit d’idées, d’époques. Pour ce qui est de « baiser », y aura-t-il un baby boom dans neuf mois ?  Le confinement y serait pour quelque chose ?

Pendant ce temps, le coronavirus est arrivé en France, avec les 100 premiers cas : 2 morts ( un Chinois âgé et un Français), 86 personnes sont hospitalisées, 12 personnes soignées et sorties de l’hôpital.

Début mars, un petit tour au magasin du Printemps, vidé de sa clientèle chinoise, où les vendeuses s’ennuient derrière les comptoirs, me montre que la distance est respectée au café du sous-sol, et que les flacons de liquide de désinfection mis à disposition sont encore pleins.
Mais la marche traditionnelle des femmes le 8 mars est maintenue, de la place d’Italie à République : je croise le cortège, important, à hauteur du boulevard Beaumarchais. L’insouciance est encore de mise, sauf peut-être pour les prudents qui avancent ou regardent, à l’écart sur les trottoirs.

La super lune du 9 mars nous avertit : les temps sont troublés. Cela n’empêche pas le documentariste politique Serge Moati de plaisanter avec une voisine dans une pharmacie de la rue Danton et de faire naître un sourire sur toutes les lèvres. Les cafés de la place de l’Odéon sont quasi vides. Seuls quelques rares badauds prennent le soleil en terrasse et quelques têtes blanches vont au cinéma. 
Cathy et Michèle annulent notre réunion pour les 50 ans du mouvement des femmes, sagement reportée sine die. Ce n’est pas le cas pour le premier tour des élections Municipales.
Le président déclare que tous les établissements doivent être fermés, écoles, universités, Ehpad, salles de spectacles, cafés, restaurants, les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits. Tous les pays s’enferment les uns après les autres, USA, Amérique du sud, Russie et états voisins, Inde etc.


A ce stade 3, il y a 4500 cas et 91 morts en France.
Dans le XIème arrondissement, les consignes sont appliquées de façon très laxiste. A l’entrée du bureau de vote, des préposés en uniformes nous regardent passer placidement, comme s’ils nous comptaient. Mais pas de liquide de désinfection avant d’entrer dans la salle. Seul un flacon à peine visible sur un coin de la table aux bulletins, devant un jeune bénévole au regard angoissé. Pas de distance imposée entre lui et ses jeunes collègues, et bien peu entre les votants dans la file. Une jeune femme sort d’un isoloir, s’empêtre dans le rideau, se pose avec son téléphone devant la file, tout en reniflant bruyamment, sans complexe et sans mouchoir, sans aucune intention d’aller prendre son tour à l’arrière, et s’infiltre derrière moi dans le rang. Je ronge ma colère.

Puis le Président annonce l’état de confinement et toutes les restrictions aux sorties, le super marché est dévalisé, plus de pâtes ni de papier-toilettes, mon gardien d’immeuble se cloître dans sa loge, derrière son masque et des gants, et ne veut plus accepter les cartons de livraison. Mon boucher est philosophe ou sans crainte, qui sert ses clients à mains nues et sans masque, son tablier tâché de sang. 
Le premier ministre déclare l’état d’urgence sanitaire, l’armée installe des hôpitaux de campagne en renfort. Il y a 35 704 cas en Italie et 2 978 décès, et déjà 623 morts en Espagne. 

En France, au 19 mars, on compte 10 995 cas, et 372 décès.


https://www.notre-planete.info/actualites/4135-coronavirus-epidemie-Chine-Europe-monde

1 - Journal du confinement.

Les pigeons ont faim depuis que les restaurants sont fermés.
Les vélos sont confinés sur leur socle.
Que faire ? Lire La panthère des neiges de Sylvain Tesson pour guetter avec lui la bête sublime, couchée immobile sur une pente, à moins 20 degrés, à 5000 mètres d’altitude, et être en lévitation quelques instants, oublier le coronavirus : pas de virus à ces altitudes.

Partager cette page
Repost0
Published by ragaeditions.com - dans confinement covid-19