Confinement : la fin ?
La nature reprend ses droits. Liberté chérie. Les renardeaux se promènent au cimetière du Père Lachaise. Qu'ils en profitent ! Leurs congénères, eux, sont massacrés à la chasse par centaines de milliers, alors qu'ils ne sont pas nuisibles. Ce sont des êtres sensibles, jouant un rôle écologique. Une pétition demande que le renard roux soit protégé par la loi.
Au dernier jour du mois d'avril, 3 millions 200 000 personnes dans le monde sont touchées par le coronavirus, aux USA, puis en Italie, au Royaume uni, en Espagne. La Belgique compte le taux le plus élevé au monde de décès par rapport au nombre d'habitants. En France, le ministre de la santé, Olivier Véran, présente les cartes qui doivent nous indiquer si oui ou non, et où, le déconfinement sera permis au 11 mai.
La première montre la circulation active du virus, la seconde montre la tension hospitalière sur les capacités en réanimation, c'est dire qu'il n'y a pas assez de lits dans le nord et l'est,
la troisième montre la synthèse des deux précédentes.
Protéger, tester, isoler sont les maîtres mots du passeport pour la sortie. Une sortie redoutée et espérée.
Déjà nous savons que notre champ de divagation sera limité aux 100 km (à vol d'oiseau).
La crainte, c'est le retour à Paris des Parisiens confinés en province (pour ne pas dire en "régions").
Au même moment, de la Chine à Singapour, la deuxième vague du coronavirus est en train d'arriver. Certaines villes sont mises sous cloche.
Masque ou pas masque ? Depuis deux mois, c'est une affaire obsessionnelle. Presqu'une affaire de religion. Il va être désormais obligatoire d'en porter dans les transports. C'est le minimum du bon sens. Et les supermarchés ?
La procédure préconisée par l’ANSM pour les masques en tissu est un lavage de trente minutes en machine à 60°C avec lessive (à 70° c'est encore mieux, le résultat est obtenu en cinq minutes) suivi d’un séchage rapide (idéal au sèche-linge, éventuellement au sèche-cheveux) et d’un repassage à la vapeur à 120°C.
Et pour ceux qui ne sont équipés que d'un évier ? Et le gaspillage écologique ?
Système D, si vous n'êtes pas contraint à une longue promiscuité : faire chauffer un peu d'eau dans la bouilloire, verser dans une petite cuvette ou un bol, touiller le savon et le masque dans l'eau avec le dos d'une cuillère en bois, puis bien frotter quand l'eau n'est plus brûlante, bien rincer, faire sécher à l'air et au soleil (quand il y en a).
Avant de le mettre sur le nez, insérer un filtre du genre compresse dont vous aurez acheté une boîte en pharmacie. Au retour, jeter la compresse. Eventuellement, vaporiser légèrement d'alcool l'extérieur et l'intérieur du masque : prêt pour le lendemain.
Mieux : comme pour le confiné du château d'If, porter un masque de fer. Un peu d'antirouille avant de savonner, c'est tout.
Niqué ?
Les pétulants "baby boomers" découvrent avec stupéfaction qu'ils sont âgés alors qu'ils se sentent en pleine forme. Les trentenaires se croient invulnérables et poussent vers la sortie les vieux et les malades.
"Mais pourquoi tu portes un masque ?" s'étonne en minaudant cette jeune femme auprès d'une connaissance qui se tient dans une file d'attente. "Ça ne sert à rien, mon mari est médecin..."
Les familles circulent dans les supermarchés sans précaution et sans masque, les tensions montent : "vous êtes stupides et égoïstes, le masque est fait pour protéger autant soi que les autres, vous leur manquez de respect... Le problème, c'est que la plupart des gens comme vous sont tout le temps en train de parler, aux autres ou au téléphone, et projettent leurs postillons...".
Et, pas de chance, Paris est toujours en zone rouge, à cause de la circulation active du virus.
Mais, bonne nouvelle, on va enfin pouvoir traverser la Seine. Et fleurir les tombes.